Cinq ans après la dernière édition de ce baromètre, et à l’aube du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, quel bilan peut-on tirer de la situation des personnes en situation de handicap (PSH) face à la culture ? Les lieux culturels leur sont-ils davantage accessibles que par le passé ? Les PSH effectuent-elles plus de sorties qu’auparavant ? Existe-t-il encore des freins à cette démarche ?

Une accessibilité à la culture qui progresse, toutefois probablement freinée par la situation sanitaire

Une évolution positive semble bien en marche pour les PSH : désormais, près de la moitié d’entre eux considèrent que l’accès à la culture est facile (48%). Cette proportion est bien plus élevée qu’il y a 5 ans (+ 9 points).  A noter : les accompagnants ont une vision globale plus sévère et suivant une tendance différente (30% estiment, aujourd’hui, que l’accès à la culture pour les PSH est facile, contre 36% en 2017). Pour étudier cette évolution, le prisme du contexte sanitaire ne doit pas être exclu. Ayant engendré de nombreuses restrictions sur le plan culturel, l’effet anxiogène de celui-ci n’est pas à négliger, surtout pour les personnes accompagnantes. Néanmoins, lorsque l’on interroge ces dernières sur la facilité d’accès de sorties spécifiques, elles estiment plutôt que la situation est restée similaire à celle observée lors de la dernière édition de cette étude.

Les PSH, à l’image du constat global, sont bien plus positifs. Dorénavant, ils sont près de ¾ à juger l’accès au cinéma facile (72% ; + 7 points). Les musées sont également jugés facilement accessibles par une part importante : deux tiers des PSH effectuent ce constat (65% ; + 8 points). En revanche, bien qu’ils soient conscients des avancées, les PSH considèrent toujours les théâtres et festivals comme des endroits plus difficiles d’accès ; des résultats encore plus marqués chez les personnes souffrant d’un handicap moteur.

Un accès facilité engendrant une fréquence de sorties plus élevée

Probable conséquence d’un accès plus facile à la culture, les PSH sortent de manière plus récurrente et ce, dans l’ensemble des lieux culturels étudiés. Parallèlement, les accompagnants sont également plus nombreux à les accompagner pour ce type d’escapades.

Si les cinémas et les musées restent les endroits les plus fréquemment visités : plus de 8 PSH sur 10 s’y rendent au moins une fois par an (respectivement 88% et 83% ; + 1 point et + 6 points), la fréquentation des parcs de loisirs augmente particulièrement (79% ; + 9 points). Bien que plus réalisées qu’auparavant, les sorties au théâtre restent les moins fréquentes (60% des PSH en effectuent au moins une fois par an ; + 5 points).

A noter : L’ensemble des sorties culturelles réalisées par les PSH s’effectuent, principalement, avec le soutien d’un proche. Encore aujourd’hui, une part minoritaire de PSH les opèrent de manière indépendante (de 16% à 29% selon le type de sortie).

Davantage présents au sein des différents lieux culturels, et ce en dépit du contexte vécu au cours de ces deux dernières années, les PSH se montrent plus satisfaites qu’il y a cinq ans de la fréquence de leurs sorties : 41% estiment, à ce jour, que celle-ci leur convient (contre 33% en 2017, soit + 8 points). Un pas en avant a donc bien été réalisé ; en revanche, du chemin reste à parcourir puisque cette proportion ne représente toujours qu’une minorité. A l’inverse, 59% éprouvent toujours un manque.

Des freins qui persistent, des attentes associées 

Comme en 2017, le coût financier constitue le principal obstacle à la réalisation de davantage de sorties culturelles pour les PSH : un frein donc assez général, qui ne concerne pas que ces dernières. La crainte de l’affluence vient, une nouvelle fois, en deuxième position, devant les difficultés d’accessibilité. A noter que celles-ci sont, assez logiquement, plus mentionnées par les personnes souffrant d’un handicap moteur.

Les freins mis en avant par les accompagnants sont, globalement, similaires. Néanmoins, ces derniers pointent également du doigt le manque d’adaptation du contenu des évènements.

Les attentes exprimées par les PSH, et les accompagnants, sont tout à fait corrélées aux limites identifiées. Les trois principaux axes de travail, selon les PSH, sont : la facilité d’accès, les prix et la mise en place de services d’aide. Elles sont identiques à celles formulées en 2017. Cette vision est totalement partagée par les accompagnements, qui citent les mêmes priorités.