Pour la 5ème année consécutive, REHALTO – WPO publie une grande étude sur les arrêts de travail et les plans d’action santé. Cette étude, dresse un état des lieux sur les arrêts de travail des salariés sur les 12 derniers mois (taux d’absentéisme, raison et durée des arrêts), de leur impact sur l’entreprise et des actions mises en place pour les prévenir.

 

Une progression de 39% de l’absentéisme sur les 5 dernières années (période 2014 – 2018), soit un taux de progression annuel de 6.85%

Depuis 2014, le taux d’absentéisme a connu un taux de progression annuel de 6.85 %.  36% des salariés ont été arrêtés au moins une fois au cours des douze derniers mois. En moyenne, les salariés ont eu 14,1 jours d’arrêts sur cette même période. Cela se traduit par un taux d’absentéisme de 3,9% dans les entreprises de plus de 50 salariés en France.

Des variations importantes de ce taux au regard des catégories de salariés

Comme déjà observé les années précédentes, ce taux moyen masque une forte hétérogénéité de ce dernier en fonction des catégories de salariés. Les taux d’absentéisme des salariés des 50 ans et + (4,4 %), des ouvriers (6,5%) et des salariés travaillant dans le secteur de l’industrie (4,8%) sont les plus élevés. A l’inverse les taux d’absentéisme des moins de 30 ans (2,8%), des cadres (1,4%) et des salariés du commerce (2,2%) sont les plus faibles.

Des arrêts de plus en plus longs

Si 6 arrêts sur 10 sont des arrêts de courte durée, la durée des arrêts tend à augmenter, notamment les arrêts longs, de plus de trois mois, représentant désormais 9 % des arrêts de travail, et sont les plus couteux.

Les problématiques mentales, 1ère cause d’arrêts de travail, devant les troubles musculosquelettiques

Hors maladies ordinaires, les problématiques mentales représentent désormais la première cause des arrêts de travail (23%, dont 19% épuisement professionnel et 10% troubles psychologiques), devant les troubles musculosquelettiques, (27%).

Des salaries qui ne posent pas toujours d’arrêt dans des situations le nécessitant

Au-delà des statistiques, à l’inverse des idées reçues, cette nouvelle vague du baromètre confirme l’importance du présentéisme : face à une difficulté nécessitant un arrêt maladie, 44% des salariés ne posent pas d’arrêts : 34% se rendent à leur travail et 10% préfèrent poser un congé (CP ou RTT). Ces derniers mettent notamment en avant 2 types d’explication : la volonté de ne pas voir leurs revenus baisser (surtout chez les ouvriers) et l’importance de leur charge de travail (surtout chez les cadres)

La cause professionnelle, évoquée pour un quart des arrêts

23% des salariés ayant connu un arrêt associent cet arrêt à une cause professionnelle : difficultés liées aux pratiques managériales (12%) ou tensions liées à l’organisation du travail (11%)

7% des salariés ont été arrêtés pour un syndrome d’épuisement professionnel, avec des populations plus exposées

Plus spécifiquement, 7% des salariés ont été arrêtés lors des 12 derniers mois pour un syndrome d’épuisement professionnel (communément appelé « burn out »). Les femmes (9%), les plus jeunes (9% des moins de 30 ans) et ceux qui travaillent en CDD (11%) sont ceux qui ont le plus connu ce type d’arrêt.

Les arrêts de travail, un impact négatif sur l’organisation de l’entreprise

Pour une majorité de DRH, les arrêts de travail ont un impact négatif sur l’organisation de leur entreprise (75%) et sur sa performance économique (58%). Ils sont confrontés à des difficultés de remplacement et citent parmi les impacts indirects des baisses de production et des retards de livraison.

Des arrêts de travail, un enjeu important pour les salariés qui ont connu un arrêt long

Le retour au travail après un arrêt de longue durée (plus de 3 mois) est jugé par 84 % des salariés comme un moment angoissant et 62 % des salariés ayant connu un arrêt long expriment un besoin d’accompagnement par leur entreprise, avec en premier lieu un besoin d’écoute et de considération de la part de leur supérieur, d’accompagnement administratif, et des adaptations de postes et de conditions de travail.

Parmi les actions mises en place par les entreprises en gestion et prévention des arrêts de travail : mise en place d’un environnement de travail de qualité (80%), l’aménagement des horaires et des rythmes de travail (65%), le renforcement de l’équipe du salarié en arrêt (62%) et l’accompagnement des salariés en retour d’arrêts de travail (59%).

Le télétravail, une voie pour réduire l’absentéisme ?

Seuls 42% des DRH indiquent que leur entreprise a mis en place des actions de prévention pour faire face aux arrêts de travail. Ces actions de prévention sont essentiellement d’ordre règlementaire et seulement 46% des entreprises ont procédé à des diagnostics RPS et démarche QVT.

21% des entreprises ont mis en place un accord de télétravail. Pourtant, le télétravail (notamment occasionnel) semble avoir un impact fort sur le taux d’absentéisme. Le taux d’absentéisme des salariés qui ont des possibilités de télétravail est de 2, voire même dans le cas de télétravail occasionnel est de 1.2 contre 4.3 pour les salariés qui n’ont pas de possibilités de télétravail.

Des programmes santé et bien-être encore insuffisamment répandus

28 % des entreprises ont mis en place une communication ou des dispositifs pour inciter à la pratique de l’exercice physique, et 25 % pour équilibrer l’alimentation pour préserver la santé et 25% des entreprises se sont dotées d’une ligne téléphonique d’accompagnement et de soutien psychologique.

Des DRH eux-mêmes confrontés à de nombreux défis

Un DRH sur deux consacre au moins 10 % de son temps de travail à la prévention et à la gestion des risques humains et sociaux.

Parmi les préoccupations principales 3 DRH sur 4 jugent l’évolution de l’entreprise comme un défi et 83 % expriment un besoin de compétences nécessaires pour exercer leur métier. Ils sont d’ailleurs 25 % à s’estimer stressés.

De leur côté, dans un contexte d’évolution de leur travail, 77% des salariés identifient en priorité des besoins de compétences pour exercer leur métier et 71 % identifient comme premier défi l’organisation de l’entreprise.

 

Pour Christian Mainguy, directeur général de Réhalto-WPO, « L’absentéisme reste un enjeu important pour les entreprises. Cette nouvelle édition de notre baromètre permet de mieux comprendre les causes des arrêts de travail et d’identifier les leviers disponibles, pour agir et mettre en place des plans d’action santé et qualité de vie au travail. »

 

Réhalto est un cabinet expert des risques humains et sociaux, filiale du Groupe Workplace Options

Pour toute question :

Christian Mainguy : Christian.Mainguy@Workplaceoptions.com – 01.42.91.85.03 / 06.87.86.76.75