A l’occasion de la Semaine Bleue 2022, la Fondation MUTAC, engagée pour lutter contre l’isolement des personnes âgées, vient de dévoiler les résultats de la 1ère édition de son Baromètre des Idées reçue sur les personnes âgées.
Si le racisme, le sexisme sont maintenant des causes entendues de tous, l’âge reste un vecteur profond de discrimination : 31% des Français qui en ont déjà souffert, 20% parce qu’on leur a fait sentir qu’ils étaient trop vieux, 14% parce qu’ils étaient trop jeunes.
Lutter contre l’âgisme reste un défi car le vieillissement est associé spontanément par une large majorité de Français à des évocations négatives de dégradation, d’altération des capacités (66%) tandis que seuls 23% citent des mentions positives (prendre son temps, l’expérience, la sagesse…). Marqués par les scandales récents autour des EPHAD, les Français surestiment fortement (à 41%) la proportion de personnes âgées en perte d’autonomie, alors qu’elles restent minoritaires (15% des 60 ans en plus selon l’INSEE).
Sur le regard porté par la société sur nos aînés, les Français sont clivés : si 30% le jugent respectueux, 34% le perçoivent comme méprisant, et si 55% Français considèrent que la société est relativement attentionnée à l’égard des personnes âgées, 45% pensent qu’elle est indifférente.
Si les personnes âgées sont certes perçues comme utiles à notre société (89%), ayant du temps pour elles (81%), porteuses de sagesse (77%) et avec un savoir à transmettre (94%), il n’en demeure pas moins que vieillir inspire de la peur (à 68% des Français), génèrent des complexes (à 45%) et est perçu comme un frein à la vie sociale (pour 43% des Français).
Enfin, sur les attentes pour bien vieillir, les Français citent spontanément d’abord les relations sociales (34%), la santé (31%), les moyens financiers (28%). Le besoin de relations sociales pour bien vieillir est surtout exprimé par les 18-29 ans (45%) mais reste élevé chez les 70 ans et + (21%), qui placent la santé au 1er plan (36%). Cette place particulièrement élevée du besoin de lien social est sans doute à relier à la crise COVID et aux confinements particulièrement difficiles à vivre pour toutes les générations mais sans doute davantage pour les plus jeunes.
Avec 22,3 millions de personnes âgées de 60 ans et +, soit 32% de la population en 2050, les vieux n’ont pas d’autre choix que de rester jeunes grâce à la montée en puissance de la prévention santé, et à l’organisation autour de ce mouvement sociétal d’ampleur, notamment autour d’une variété d’habitats proposés. En effet, si plus de 8 personnes âgées de 60 ans et + aspirent à vivre chez elles, les plus jeunes générations se projettent dans des formules plus diversifiées : certes le domicile (47%) mais également celui des proches (20%) ou des maisons partagées avec d’autres personnes âgées (19%), ou encore des foyers logement pour personnes âgées (10%).